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FATES WARNING " X " (Metal Blade Records) Par Christophe Dessaigne

Tour à tour éclipsé par Queensrÿche, puis Dream Theater, Fates Warning a toujours été auréolé d'un certain succès d'estime, sans jamais vraiment être dans la lumière. Avec ce nouvel album sobrement intitulé " X ", le groupe a maintenant vingt ans de carrière dans le rétroviseur… Face à l'armada de formations metal prog, on avait presque oublié le génie créatif de ces américains. A l'évidence, " X " est là pour nous le rappeler. Rarement le groupe de Jim Matheos n'a été aussi bon. Des le premier titre, " Left Here ", le ton est donné : une montée en puissance inquiétante pour arriver au riff dévastateur. Ray Adler est imposant dès les premières mesures. Quand enfin le refrain arrive, plus de doute possible : le grand Fates Warning, celui de " Parallels ", est de retour à son top niveau. Comme à son habitude, et peut-être plus encore, le groupe s'aventure vers des sonorités inhabituelles, sait éviter le piège de la démonstration de puissance inutile, et ses compositions sont autant de fenêtres ouvertes sur des paysages étranges, toujours vu par le prisme d'un grand angle… Atmosphères étranges (" River Wide Ocean Deep "), ambiances mélancoliques avec le très planant " wish " et son solo aérien ; montées progressives vertigineuses avec le magnifique " Handful Of Doubt ", brûlot de cet album, où Ray Adler est impérial, une fois de plus. Il n'y a guère que deux ou trois titres, comme le dispensable " Only Human " (que l'on croirait sorti du side-project Engine), qui font tache sur un tableau presque parfait. Indispensable pour les fans, évidemment, mais aussi pour ceux qui découvrent ce genre musical avec des formations comme Pain Of Salvation. Gageons que ce " X " propulse enfin Fates Warning au grand jour…

FROM THE INSIDE (Frontiers / M10) Par Jee Jacquet

Après l'épopée Tyketto, le chanteur Danny Vaughn a laissé tomber la FM pour s'orienter vers le blues rock avec Flesh & Blood d'abord puis Vaughn (son groupe à lui). Malgré les belles possibilités du chanteur, sa carrière n'est jamais parvenue à atteindre le statut mérité et tandis que les rumeurs circulent quant à la reformation de Tyketto, nous retrouvons Danny au sein du projet From The Inside. Les compos sont signées de différents noms, comme la plupart des projets signés chez Frontiers Records, parfois co-écrites par Vaughn lui-même, en collaboration avec le producteur (qui fait également office de bassiste et clavier) Fabrizio Grossi. L'italien n'en finit plus de prêter sa plume à droite et à gauche mais fait montre, une fois encore, d'une certaine créativité. Cet album est bon, bien produit et les musiciens (des inconnus) intervenant sur les pistes s'en tirent très bien. Retrouver Danny Vaughn dans un contexte FM est tout à fait réjouissant et si sa voix n'est pas toujours reconnaissable, elle garde la chaleur, l'emphase qu'on lui a connu au temps de Tyketto. Mid-tempo : "Beautiful Goodbye" (une reprise du hit de Amanda Marshall), power ballade très réussie ("Is Anybody Watching Me") ou morceaux musclés juste ce qu'il faut ("Nothing At All", "Losing Game", "Damn"), From The Inside joue sur divers tableaux avec, toujours, de supers refrains ornés d'une chape de chœurs et de mélodies faites pour être retenues facilement. Et puis, pour augmenter un petit peu plus l'intérêt, on nous propose en bonus : le clip de "Nothing At All" et une interview visuelle de Danny Vaughn. Frontiers sort régulièrement des produits plutôt moyens, le label remonte bravement la pente avec From The Inside. On n'y croyait plus !

FATE " A Matter Of Attitude " (MTM Classix / M10) Par Jee Jacquet

Fate a été créé en 1985 par le guitariste Hank Sherman après son départ de Mercyful Fate. Reconversion étonnante mais applaudie haut la main par les fans de FM ! " A Matter Of Attitude " est le 2ème album du groupe et certainement le meilleur, bien que le tout 1er ne soit pas mal du tout. Fate possédait un charme particulier, dû en partie, à une production très clean, presque feutrée et à des compos savamment dosées en énergie. Hank Sherman trouvait toujours le moyen de mettre un petit grain de folie par le biais de ses solos de guitare. Pour cet opus, le gang danois s'est montré très inspiré et c'est un sans faute auquel nous avons droit. Tout est parfait, bien en place, avec des claviers jamais envahissants, des chœurs et des arrangements souverains. Avec des morceaux comme " Won't Stop ", " I Can't Stand Losing You ", " Hunter ", " Libom A Go Go ", on palpe le sublime et le loufoque avec " Do It ", un petit clin d'œil à Van Halen ! Remasterisée, cette galette est garnie de 2 bonus alléchants : " Hardcore Romance ", très teinté Extreme et " Memories Of You ", une bonne petite ballade. 2 titres qui n'existaient que sous forme de cassette démo (Various Demos, 1992) avec Per Henriksen au chant et Søren Hof à la guitare." A Matter Of Attitude " est un must du genre, sa réédition est donc plus que bienvenue.

FRONTLINE "The Seventh Sign" (AOR Heaven / Import Allemagne) Par Jee Jacquet

Frontline s'en tient au rythme d'un album tous les 2 ans et même si la notoriété n'a plus frappé à sa porte depuis des lustres, poursuit sa route sans trop se poser des questions. Le groupe ressemble d'ailleurs aujourd'hui plus à un projet studio qu'autre chose, les musiciens ayant tous d'autres activités et ne souhaitent apparemment pas tourner sous le nom de Frontline. Le paysage musical est le même que celui de "Against The World" (2002), une continuité sans grosse surprise ; ce qui est un peu dommage. Tout est quasiment bâti sur le même schéma, cela peut devenir lassant à la fin. Sortent du lot : "Like You Do", "Getaway", "Where's The Love" et "You Never Cried", différents dans leur structure. Le groupe assure toujours aussi bien, surtout le guitariste (et producteur) Robby Böbel mais cré nom d'un chien, que tout ceci manque de conviction et de fougue ! En plus, on a la fâcheuse impression d'avoir déjà entendu ces chansons sur un précédent album. L'originalité n'est assurément pas le point fort de Frontline. "The Seventh Sign" n'apporte donc rien de neuf à l'édifice et je me demande si la formation ne ferait pas mieux de rendre les armes. Parce qu'en arriver là après 10 ans de carrière, ce n'est pas encourageant. Maintenant, si l'on aime le répétitif et Frontline juste pour ce qu'il est, c'est tout bon. Alors, à vous de voir.

FINAL FRONTIER "The Second Wave" (Z Records / Import UK) Par Jee Jacquet

A priori, ce groupe a tout pour me faire grincer des dents. Des compos qui semblent sorties tout droit des eighties, un chanteur à la voix plutôt aiguë, clichés du passé, rien d'original…tout ce que je déteste, quoi ! Et pourtant, je trouve cet album très, très bien. Il fait même partie de mes préférés du moment ! Final Frontier nous vient du Canada et c'est Mladen Haze (Von Groove, 24K) qui tient la guitare et co-écrit les morceaux en compagnie de Rob Moratti (chant). Parfaite osmose entre les 2 lascars qui parviennent à établir un score inattendu avec cet album certes pas novateur mais drôlement accrocheur. Sur les 10 titres présentés, chaque mélodie, chaque refrain vous emporte sur un petit nuage. C'est frais, bien FM, avec un son actuel, ce qui est sans doute aucun l'un des points forts de l'album. Rob Moratti ne reniera certainement pas ses influences Journey ; on a presque l'impression d'entendre Steve Perry sur "Sherry" et "Faithful Heart" qui sonnent d'ailleurs comme du Journey ! Les harmonies vocales sont balaises, les claviers sont présents là où il faut, et que dire de plus si ce n'est que la formule de Final Frontier est archi efficace et que les fans de pure FM devraient trouver leur bonheur à l'écoute de The Second Wave. Un véritable bain de jouvence vous attend là ! Et pour ceux qui ne sauraient pas encore ce qu'était la FM des années 80, quoi de mieux que cet album pour la découvrir ?

FAITHFULL "Light This City" (Vinny Records / Import Espagne) Par Franck Leber

FAITHFULL nous vient tout droit du Portugal où le métal est plutôt maître mais Luis Barros, le producteur de Tarantula a eu raison de s'occuper de Sergio Ramon (batterie), de Rui Martins (Guitare) et Nuno Ledesma (basse) sans oublier Sergio Sabino (chant). Car l'AOR règne en maître sur ce cd bonjovien et à tout point de vue. Sans être un clone du groupe américain, il est néanmoins très proche de ses influences Hard FM (on croirait entendre Jon sur "I've been missing you" tant le chant de Sergio en est ressemblant). Bref les mélodies exacerbées comme sur le titre phare "Light this city" qui ouvre l'album de façon impeccable seront au rendez-vous tout au long de ce disque incroyable, en énergie et en feeling. Tous les ingrédients sont présents pour faire de cet album un condensé de mélodies, de refrains éloquents, de chœurs assassins, le tout avec un enthousiasme certain. Tous les morceaux possèdent un entrain indéniable (écoutez l'intro de "You won't get me now") et les écouter sans cesse ne lasse absolument pas. Penchez-vous aussi sur "There's no turning back" aux guitares accrocheuses, sur "All I want, All I need" avec ses riffs entêtants et ses solos percutants. Les 51 mns de l'album passent sans laisser le temps de souffler et les morceaux nous bercent inlassablement, sans retenue ni ennui. Il y a là un souffle de fraîcheur incroyable, rehaussé par le talent du chanteur, la justesse des musiciens, la beauté des mélodies. Le moins que l'on puisse dire est que si l'originalité n'est pas au rendez-vous (même l'obligatoire ballade "Ending song" vous envoûtera), il est toujours bon d'avoir entre les oreilles de la qualité et une telle passion mélodique ne peut que ravir les plus récalcitrants. Ajouter que l'effort de composition de ce groupe est énorme est une évidence comme sur "Meeting you ice" ainsi que la fin du cd toujours au même niveau. Nos portugais ont accompli là une œuvre en tout point remarquable et qui devrait ravir tout fan de hard FM. Ne laissez pas l'occasion de vibrer avec cet album FM tout feu tout flamme ! www.faithfull-band.com
40FT RINGO "Funny Thing" (Atenzia - Import Suède) Par Jee Jacquet
Créé par Steve Brown (chant/guitare) et P.J Farley (basse), 2 ex-Trixter (groupe de hard rock un peu déjanté des années 90), ce quartet venu du New Jersey conjugue au mieux rock et fun. Une bonne dose d'énergie par là-dessus et l'on se retrouve face à un groupe diablement efficace. Le style pourrait se définir comme tel : un zeste de Foo Fighter, une pincée de Blink 182, de Offspring et un soupçon de Lit. Vous-y êtes ? Néanmoins, 40FT Ringo possède ce petit truc qui donne à un groupe une aura particulière. Des partitions soignées, des refrains que l'on a aucun mal à mémoriser, un son excellent et un enthousiasme qui se reflète à travers chaque morceau. Les guitares saturées sont de mises, plus marquées sur certains titres comme "Wired", "Inside Your Head" ainsi que sur la ballade "Origami Mummy" ou carrément rock ("Tough"). Les 4 américains n'ont pas l'air de trop se prendre au sérieux mais je vous assure que ça joue derrière et Steve Brown maîtrise guitare et chant comme pas un. C'est frais, super entraînant, mélodique et la petite touche de délire en plus est franchement irrésistible. Si vous ne vous lâchez pas sur "A Freak Like You", "Anyway" ou encore "Big Fat Smile" (façon "I Love Rock'N'roll" de Joan Jett), c'est à n'y rien comprendre ! Un groupe 4 étoiles qu'il faut absolument découvrir.
FARO " Dawn Of Forever " (MTM/M10) Par Franck Leber

FARO est un nouveau projet engendré par l'ex chanteur de Avalon : Chitral Somapala et le guitariste Frank Rohles, connu pour les sessions du Queen Tribute Band, Innuendo. Ils sont épaulés par Daniel Flores à la batterie et Peter Hahn à la basse. Ensemble ils nous proposent un album de hard rock mélodique hyper enthousiasmant, riche, où les morceaux s'enchaînent comme des perles. Le très rythmé "Living in extremes" ouvre le bal d'une manière efficace : guitares passionnantes, son énorme, rythmique impeccable, et on est même surpris par la voix musclée typiquement hard FM du sieur Somapala, qui ne nous avait pas habitué à chanter dans ce créneau. Il s'en sort extrêmement bien. On se surprend à taper du pied sur ce morceau plein de trouvailles et de rythmes. Cela se poursuit dans la même veine avec les 4 morceaux suivants empreints de variété, de sobriété, de bonnes sonorités avec des refrains accrocheurs comme sur "I remember", "Surrender" ou "Coast to coast", qui reflètent un allant, une vie mélodique époustouflante. Le summum est atteint avec "You're on the run" qui arrache vraiment avec, d'entrée, une rythmique infernale, un son à la hauteur agrémenté de superbes solos. C'est vrai que la production est assurée par Monsieur Markus Teske, connu pour son travail avec Vanden Plas, Ian Parry, Sheela et le superbe Dark Sky. Cela vous donne un aperçu de la qualité de l'album. Certes les 2 ballades suivantes calment légèrement l'atmosphère mais la fin du cd avec "Shot down" et l'incroyable "The Beast" aux claviers échevelés notamment, donnent un cachet particulièrement séduisant à cet ensemble tellement enthousiasmant, tellement mélodique que nous sommes en droit d'accorder beaucoup de crédit à cet album hard FM de haute volée. Penchez-vous sur ces mélodies assassines, elles vous raviront.

Firehouse "Prime Time" (Leverty Music) Par Raphael Dufey

Après "Category 5" en 99 et "02" en 2000, Firehouse nous revient enfin avec un tout nouvel album, "Prime Time". Faut dire qu'on l'attendait aussi, celui là. Que vaut donc cette cuvée 2003 ? Tout d'abord, au niveau du line-up, on remarquera l'intronisation d'un nouveau bassiste, en la personne de Dario Seixas. Pour le reste, pas de changement, on retrouve C.J. Snare au chant, Michael Foster à la batterie (et accessoirement au chant) ainsi que l'excellent guitariste Bill Leverty (qui poussera également la chansonnette sur cet album). Firehouse semble vouloir marquer un retour aux sources, à ce bon vieux hard us qui avait fait son succès au début des années 90. Et mine de rien, la sauce prend plutôt bien. Ca commence avec le titre éponyme de l'album et son excellente introduction, ça continue avec "Crash" et son gros riff à la AC/DC, avec "Door to Door" ensuite ... et ainsi de suite jusqu'au dernier titre de l'album, et sa seule et unique ballade, "Let Go". Bref, un album bien rentre dedans, parfois même assez heavy. Musicalement, rien à redire, C.J Snare et Bill Leverty assurent toujours un max. Aucun temps mort, l'album est très plaisant à écouter, et on se surprend même à taper du pied par moments. La production n'est pas en reste non plus. Histoire de chipoter un peu, on regrettera peut-être la naïveté des paroles; les filles, les voitures ... nous sommes quand même en droit d'attendre quelque chose d'un peu plus fouillé et diversifié venant d'un groupe ayant quelques années déjà au compteur ...Mais bon, ne boudons pas notre plaisir. Ce "Prime Time" est d'excellente facture, principalement après le goût de trop peu laissé par "02". Amateur de hard us, n'hésitez pas, cet album est pour vous (et les autres aussi).

FM " Long Time No See " (Escape Music - Import UK) Par Jee Jacquet

FM, 2 lettres significatives pour un groupe qui fit le bonheur des AOR freaks le temps des deux 1ers albums. Par la suite, le style dévia vers un mélange de rock/blues/soul pas terrible et les anglais finirent par mettre la clé sous la porte en 1995. "Long Time No See" est un beau package de 3 cds dont un live enregistré à l'Astoria (Londres) en 1989. C'est la pièce la plus intéressante du lot car inédite et regroupant le meilleur du répertoire du groupe. A cette période, FM tourne très régulièrement et les salles sont généreusement remplies. Le show donné à l'Astoria était sold out, l'ambiance super avec une set liste de la mort ! Pensez donc, 8 morceaux de "Indiscreet "(1er album - 1986), une petite bombe FM qui restera sûrement dans les mémoires à tout jamais. "Face To Face", "The Other Side Of Midnight", "Frozen Heart", "American Girl" et j'en passe, plus 4 titres de "Tough It Out" (2ème album - 1989) dont les brûlants "Bad Luck" et "Burning My Heart Down". Que du bon, hyper mélodique et parfaitement interprété. Mention spéciale à Steve Overland (chant/guitare) qui chante comme un dieu, avec une sincérité et une justesse irréprochable. Les 2 autres cds, "Aphrodisiac" (sorti en 92) et "Paraphernalia", sont connus mais l'on y a rajouté 2 bonus tracks pour le 1er cité et 3 pour le second. "Aphrodisiac" a de fortes consonances blues mais la base de l'album reste rock FM bien que les claviers ne soient plus aussi présents que par le passé. L'ensemble est d'un très bon niveau et contient 2 compos en béton, "Breathe Fire" et "Blood & Gasoline". En bonus, une version acoustique de la ballade "Closer To Heaven" et pour ceux qui ne possèdent pas le single "Blood & Gasoline" (92), voilà l'occasion de découvrir (toujours en bonus) "Chinese Whispers", un bon morceau rock. Par contre, "Paraphernalia" n'a pas marqué les mémoires. Un hybride de rock, soul, blues où la motivation des musiciens était loin d'être flagrante. Sympa malgré tout mais plus rien à voir avec les 1ers albums ! Les versions 98 (bonus) de "Burning My Heart Down" et "Frozen Heart" diffèrent des originales (89 et 86) ; ce qui est intéressant, à l'inverse de "Don't Stop" qui n'a subi que de légères variantes. Chacun de ces 3 cds marque une étape particulière dans la carrière de FM qui vient d'ailleurs de se reformer pour un tout nouvel album. "Long Time No See" peut donc faire office de carte de présentation avant le grand retour des anglais qui, je l'espère, vont mettre de côté blues et soul et retater de la FM. C'est qu'ils ont quand même un nom à défendre, non ?
TIM FEEHAN " Tracks I Forgot About " (MTM/M10) Par Jee Jacquet
Tim Feehan, s'il ne manque pas de talent, n'a jamais réellement percé en tant qu'artiste solo. Seul son 2ème album, "Full Contac"t (1990), a causé quelques remous dans le milieu du rock FM et, à moindre degré, son successeur, ("Pray For Rain") plus teinté Westcoast. En 17 ans de carrière, ce canadien a également écrit pour d'autres et laissé de côté pas mal de titres, peut-être pour une utilisation ultérieure ou parce qu'ils ne lui plaisaient pas assez pour les enregistrer. C'est une partie de ces compos que l'on retrouve sur "Tracks I Forgot About". Le son est très actuel et malgré certains titres faiblards, le reste tient largement la route et aurait pu figurer sans honte sur les 2 derniers cds du musicien. Compromis entre FM musclée et Westcoast, le style ne manque pas de peps. D'ailleurs, la voix ample et rauque de Tim s'emploie à donner un beau relief au matériel. Côté invités, Bruce Gaitsch (très connu dans le milieu westcoast) assure des soli de guitares sur 2 morceaux, Jason Scheff (Chicago) interprète en duo avec Feehan " Don't Need An Invitation " et Mike Reno (Loverboy) vient donner de la voix sur le refrain de " Call Of The Wild ". Il aurait été dommage de laisser dormir indéfiniment la plupart des chansons figurant sur ce "Tracks I Forgot About" au vu de leur potentiel. Je pense particulièrement à " Caught In The Middle ", " Dive " (déjà enregistré pour "Full Contac"t mais légèrement différent ici), " Save Your Honey " et 2 ou 3 autres, vraiment excellentes. Des fonds de tiroir de cette trempe, et qui ne laissent aucunement augurer de leur grand âge, c'est peu courant. Un album très sympa.