|
[
A ] [ B ] [
C ] [ D
] [ E ] [
F ] [ G
] [ H ] [ I ] [ J ] [
K ] [ L
] [ M ] [
N ] [ O
] [ P ] [
Q ] [ R ] [
S ] [ T ] [
U ] [ V ] [
W ]
[ X ] [ Y
] [ Z ]
S
SLAMER
" Nowhere Land " - Par Eric
Ouaknin (Frontiers / Innovative)
Il est des
artistes qui ont ce pouvoir de faire or tout ce qu'ils touchent. Mike
Slamer est sans nul doute de ceux-là, au regard
des différents projets réalisés par le phénoménal
guitariste (City Boys, Streets, Steelhouse Lane, Seventh Key
.).
En dépit d'une carrière qui s'étale sur d'aussi
longues années, le nom de Slamer reste encore aujourd'hui
une garantie de qualité et ce n'est pas son tout dernier bébé, " Nowhere Land ", qui dérogera à
la règle. Pour ce nouveau projet, Mike s'est entouré
de nouveau des ses camarades de Seventh Key, Billy Greer (Streets,
Kansas) et Terry Brock (Strangeways, The Sign) mais cette fois-ci
les postes sont interchangés puisque c'est Terry qui assure
le chant principal. Avec cette configuration, je pense que cela fonctionne
encore mieux car Terry est intrinsèquement meilleur chanteur
que Billy. Avec " Nowhere Land ",
Terry Brock accomplit son meilleur travail depuis Strangeways, preuve
que le talent ne peut être mis en relief que s'il est accompagné
par les bonnes personnes. Les compos et la production de Mike Slamer rendent véritablement justice à l'énorme
talent de Terry, ce que Randy Jackson et Mark Mangold n'ont pas su
faire dans The Sign. On pourrait définir "
Nowere Land " comme un
condensé de tous les projets de Mike Slamer avec Steelhouse
Lane ( "Not in love", "Audio illusion" ) et de 7th Key ( "Nowhere land", "Jaded",
"Runaway", "Superstar") comme influences majeures,
plus quelques éléments progressifs et des touches Streets
/ Kansas. Si l'on se prête au jeu des comparaisons, je dirais
que " Nowhere Land " contient davantage de morceaux calmes que les albums de 7th Key; c'est
en cela que consiste la principale différence entre Slamer et le projet de Billy Greer, très proches cependant. Au travers
d'atmosphères magistralement amenées ( "Strength
To Carry On", le Kansasien " Come to me", "Beyond The Pale" ), Mike Slamer nous invite
à un joli voyage pour peu que l'on veuille bien se laisser
entraîner. Difficile de résister à Terry Brock,
impérial, lorsqu'il vous demande de venir à lui ( "Come
to me" ). Tous les soli sont plus précis et mélodiques
les uns que les autres. Parfois, on pourrait même se mettre
à penser que ce savoir-faire frôle l'arrogance par tant
de maîtrise. On est tout aussi frappés par la mise en
place ahurissante des churs qui semblent tenir une grande place
dans tous les projets de Mike. "
Nowhere Land " nécessitera plusieurs écoutes,
non pas par sa complexité mais par sa richesse. Chaque écoute
sera une découverte supplémentaire et fera émerger
un détail qui vous aura échappé lors de l'écoute
précédente. Il n'y a absolument rien à jeter
sur ce disque même si chacun de nous préférera
un titre plus qu'un autre. Pour ma part, "Jaded", "Beyond
The Pale", "Runaway", "Audio Illusion" et "Superstar" ont ma préférence.
En fait, " Nowhere Land " n'amène qu'une seule question et elle s'adresse directement
à Mike Slamer : Comment le bonhomme va t-il s'y prendre
pour faire aussi bien la prochaine fois ? J'ai dans l'idée
que Mike connaît déjà la réponse!!!!! ;o)
SAGA « 10.000 Days » -
Inside Out - Note : 9/10 -
Par Dany De Mongenot
Si, par le passé, il est arrivé que SAGA nous surprenne avec quelques albums plutôt étranges et assez loin de ce qui les caractérise, pas de surprise avec ce 18ème opus qui ponctue brillamment les 30 ans de carrière du groupe.
Fidèle à ce style qui leur est propre, et dont il est presque difficile de parler à quelqu’un qui n’aurait jamais eu le plaisir de s’en délecter les oreilles, SAGA allie toujours aussi parfaitement les envolées de claviers de Jim Gilmour, tantôt subtiles, tantôt déchaînées, à la guitare excellemment domptée par Ian Crichton … s’appuyant sur une rythmique basse-batterie portée avec brio par Jim Crichton et Brian Doerner … sans oublier, bien sûr, LA voix de SAGA en la personne du charismatique et irremplaçable Michael Sadler !
Dès l’intro de « Lifetime », on sait où l’on est … et aucun blind-test ne saurait nous piéger ! Une écoute suffit pour que des titres tels que « Book of Lies », « Sideways », « Can’t you see me Now » ou « It Never Ends » s’inscrivent instantanément dans nos têtes ! L’instrumental « Corkentellis » fait la part belle à chaque instrument … et relève parfois même du duel musical ! Grand moment d’émotion avec « More than I Deserve », l’unique mais magnifique ballade de l’album … et « 10.000 Days » qui est à l’évidence dédié aux fans… Seul « Sound Advice » me semble être un peu en dessous de la moyenne de l’album … mais bon, les goûts et les couleurs …
La seule ombre au tableau qui, je l’avoue, gâche un peu mon plaisir est que cet album serait le dernier pour Michael Sadler ! Compte tenu de la tournée d’adieux qui vient de s’achever, il ne s’agirait pas là d’une sordide rumeur … et la recherche d’un remplaçant est d’ores et déjà lancée sur le site du groupe. Pour moi, remplacer Michael Sadler reviendrait à greffer un bras à quelqu’un qui aurait besoin d’une jambe … Seul l’avenir nous dira ce qu’il adviendra de SAGA … so wait and see …
Quoi qu’il en soit, je ne saurai que trop vous conseiller de ne pas passer à côté de « 10.000 Days » et de vite ajouter cet album à votre collection.
Ben alors ?!! Vous attendez quoi pour vous ruer chez le disquaire du coin ??!
SOUL DOCTOR " Blood Runs Cold " -
Metal Heaven -
Par Laurent Feugier
Avec ce 4ème album, SOUL DOCTOR retourne aux sources du Hard Rock. Tommy Heart et son groupe nous proposent des titres très influencés par les années 70/80. La voix de Tommy, comme toujours, est parfaite et se marie de plus en plus à ce genre de musique. Du Hard Rock, il en est question tout au long de ce cd. Dès le 1er titre " Blood runs cold " et son coté très hard US en passant par les " Laugh in the face of danger ", " F .A.F.O.D " ou encore " Lie " qui nous rappellent les meilleurs moment d’un Whitesnake (belle référence !!). Les amoureux de mélodies ne seront pas dépaysés surtout avec le superbe et très FM " Temptation "; le genre de morceau qui ne vous quitte plus !! Les ambiances sont variées et les morceaux plus calmes nous permettent d’admirer la voix toujours un peu soul de Tommy : " The ocean ", ou la semi ballade " Revolution ". Mais le dynamisme allié à la mélodie sont les maîtres mots de ce cd comme sur le très Hard Us " Touch of love " (quel superbe break planant de Chris Lyne ! ) ou l’énergique " MrYougblood ". Le petit coté bluesy est même là avec " Justine ". Un bel album qui nous replonge dans un hard rock à la Bad Co ou Whitesnake. D'Ailleurs, les sonorités et la voix de Tommy se rapprochent de plus en plus de David Coverdale ou de Robert Plant (écoutez le medley " Let’s Zep ", bonus track de plus de 9 minutes dédié à Led Zep). A s'en délecter pour se donner la forme et se mettre de bonne humeur pour cet hiver ! Un antidote à la morosité !!
Scorpions " Humanity – Hour 1 " -
Sony / Replica - Par JC Perrin
Depuis l'épisode " Eye II Eye ", où ils nous l'avaient joué un peu 'Georges Michael dans la Ruhr', les Scorpions étaient revenus à leurs premières amours avec le vigoureux " Unbreakable ". On attendait donc avec curiosité leur opus suivant. Ils n'ont pas hésité à mettre le paquet, en particulier en faisant appel à Desmond Child (Bon Jovi, Aerosmith, Kiss, .. .) à la production mais aussi comme co-writer sur la plupart des titres. Tout cela démarre donc très fort avec les 3 premiers morceaux : " Hour 1", avec son gros son de guitare, qui place la barre dans le haut du moderne, " The game of life " un " Rock you like a hurricane " millésime 2007 et enfin une composition efficace de Matthias Jabs " We were born to fly " dont on retrouve des extraits filmés dans le DVD bonus de l'édition spéciale. Après ce triptyque dégoulinant de puissance, une première accalmie avec une ballade sympathique mais un peu violonesque, et qui donc n'atteint pas les sommets de " Holiday " ou " Always somewhere " de " Lovedrive ", malgré une romantique introduction au piano. La suite est assez variée, alternant big rocks (" You're lovin' me to death ", " 321 " avec son refrain hook taillé pour la scène ), les ballades (" Love will keep us alive ", " Love is war ") et même une pièce plus progressive (" The cross ") qui renoue avec un style qu'on croyait oublié par les gars de Hanovre, mêlant plusieurs ambiances intéressantes. On note une apparition de Billy Corgan, la voix des Smashing Pumpkins, sur ce titre. Comme on a été patient, on arrive au (dernier) morceau, celui de bravoure du disque " Humanity hour 1", une power ballade qui va devenir un classique du groupe, avec une mélodie, cette fois de la trempe des meilleures Scorpionnes et une énergie et des arrangements très réussis (quel son les guitares !). Donc globalement, c'est un des tous meilleurs Scorpions depuis déjà pas mal de temps. Il propose un bon équilibre entre mélodies et compositions big rock, voir heavy. Le curseur de la balance reste quand même du coté rock mélodique. Klaus est bien en voix, les ans n'ont visiblement pas de prise sur ses cordes vocales. James Kottak a trouvé un son (merci Desmond ?) mais aussi un style, l'ami Matthias (qui craint peut être le retour de Uli Jon Roth, suite aux derniers concerts de retrouvailles !) nous gratifie de quelques solos mémorables. Pour les fans, le DVD bonus présente un titre supplémentaire " Cold " en plus des making off et interviews.
STAMPERS « Récréation » -
Auto production 2007 / Stampers prod -
Par Sylvain Lebohé
L’année 2006 a été très riche en succès pour le groupe : interview sur Europe 2 , NRJ Normandie … Ce qui n’est pas donné à tout le monde ! Stampers a également remporté le tremplin de la jeune scène Française, musique en tout genre ,à Isigny sur mer (14). Les musiciens ne cessent de composer et de produire des albums et cette 6ème réalisation en 7 ans d’existence leur permet d’acquérir leur propre style. C’est avec ce 11 titres nantis de textes en français et anglais, au parfum électrique, aux sonorités mariant rock moderne et bon vieux rock avec des soupçons new wawe, que les Stampers peuvent s’associer aux Sum 41, Metallica, AC/DC, Kiss, Lord Of The Church et Indochine. Des titres comme "Quasimodo" où le rock très imprégné, parfois lourd, se forge dans des riffs mélodieux pour laisser entrevoir de bonnes ballades comme "A story Day", "Coming Home", des titres très incisifs comme "Schizophrénie" - imaginez la rencontre Sum 41 et Indochine et cela vous donne du Stampers à vous faire frissonner. Hommage à la cuisine ou "Maïté" sous des riffs à la Crucifed Barbara, American Dog dans un one man show la transformant comme un poisson panné ! "Test your… sex " est un de mes coups de cœur , il affirme le grand professionnalisme du groupe. "Doux visage" vous entraînera dans un milieu rock electro statique ; le groupe en a tourné un clip de grande qualité qui n’a rien à envier aux réalisateurs professionnels. Côté production et mixage rien à redire… Du bon délire avec d’autres titres comme "A l’horizon", "Tic-tac job", "Woman" sont à découvrir. Le groupe s’affirme de plus en plus sur leur pochette d’album, cela leur permet de se démarquer de tous ces groupes où les visuels finissent par se ressembler. Voilà du très bon Rock déjanté ! Un album de grande qualité à écouter d’urgence !
Gary
Schutt's Palisade " Lost In Paradise " -
Shut Up Productions - Par Jee Jacquet
Certains musiciens n'ont de
cesse de travailler sans relâche et de garnir leur discographie
de multiples albums au fil des ans. L'infatigable Gary Schutt fait partie de cette catégorie d'artistes et dépoussière
les fonds de tiroirs où gisaient des morceaux composés
à l'époque où il était encore au
lycée. Ces compos sont aujourd'hui remises au goût
du jour mais gardent l'esprit qui les habitaient ; une réminiscence
de la pop/rock des années 80. Il est dit que si vous
appréciez des groupes tels que Journey, Styx, Van Halen
etc
ce " Lost In Paradise " est fait
pour vous ! A la 1ère écoute, on se dit que, malgré
le jeune âge de Gary, il y avait déjà là
une bonne dose de talent ! Les morceaux tiennent correctement
la route; certains sont agrémentés de mélodies
FM tout à fait réjouissantes et de soli bien balancés.
Nanti d'une production actuelle, cet album ne possède
aucun élément qui pourrait sembler désuet.
Seul le style nous renvoie aux 80's, ce qui n'a rien de déplaisant
! " The palisades ", " Dirty mind ",
" Lost in paradise " dont l'influence Journey
est palpable, " Line of fire " dans un registre
plus musclé, le superbe "Stranger in your heart
" estampillé hard FM, un peu à la façon
d'un Treat ou autre combo du même acabit, et d'autres
titres (quasiment tous en fait !) sont un ravissement pour l'ouie.
Gary occupe tous les postes, de la guitare au chant en passant
par la prod, le mixage etc et nous n'avons rien à lui
reprocher dans quelque domaine que ce soit tant ce produit montre
ses performances et ses qualités d'artiste maintenant
accompli. Il est à signaler que ce cd est enregistré
sous le nom du "vieux" groupe de Gary Schutt : Palisade, afin que cette uvre soit considérée
comme une aparté en considération des autres réalisations
du musicien. Voilà en tout cas un joli coup (date de
sortie en décembre prochain) en attendant le prochain
cd solo. Un titre + vidéo sont dispos sur YouTube.
SNAKE
EYE " Ritual Instinct "
Par Franck Leber (Kivel Records / Import US)
Qui
aurait pensé en 2003 lors de la sortie de " Wild
Senses ", le 1er album de nos français de SNAKE
EYE, que le groupe prendrait un envol musical tel, qu'il
serait signé aux USA chez Kivel Records ? La qualité
des compositions décelée déjà sur
ce 1er opus n'a pas baissé d'un poil, elle a au contraire
pris une ampleur telle que vous ne pourrez pas résister
à ce " Ritual Instinct
" ! Le hard US prôné par nos amis
a pris une telle dimension, une telle acuité dans le
son que l'on peut aujourd'hui parler de groupe phare dans le
genre. Eh oui, car avoir plu aux américains n'est pas
une mince affaire. Alors en quoi ce nouvel album est-il si impressionnant
? Tout simplement par la force mélodique de tous les
titres, l'incroyable puissance des guitares, où le nouveau
maître du genre Xavier Paladian donne sa pleine mesure,
par la justesse de la voix de Boban Milojevic, tantôt
agressive et tantôt modulée sur "Memories"
ou sur "Never", par la rigueur de métronome
du batteur Dom et par le flegme inaltérable du bassiste
Rickey. Il y a dans cet album une maestria, une folie musicale
totalement maîtrisée et vous ne pourrez pas résister
à ces titres éloquents et chanterez avec eux,
en chur, sur "Never", "Danger",
"Nobody" pour ne citer que les principaux.
Pas une seconde de musique, de hargne, de fièvre n'est
perdue dans cet album de feu, bourré d'énergie
pure et de rythme hard US rarement atteints dans un album de
hard rock. La seule préoccupation après chaque
titre est d'attendre quelque chose de plus fort encore et leur
exploit n'est pas mince car c'est ce qu'il advient au fur et
à mesure des écoutes. Vous tomberez dans leur
passion au service des mélodies, des solos endiablés
parfaitement maîtrisés, des churs complètement
hard US et de cette force incroyable qui fait de SNAKE EYE
à ce jour le fer de lance de notre musique préférée
! Ce " Ritual Instinct "
va devenir un must dans ce domaine, cela ne fait aucun doute,
l'explosion de cette bombe se fera entendre encore longtemps
!
SOUL
DOCTOR " For A Fistfull Of Dollars " -
2006 - (Frontiers / Pias) Par Jee Jacquet
Les deux premiers cds
de Soul Doctor sentaient bon le hard rock. Pas d'artifice
inutile, le style rentre-dedans sur des rythmes basiques fonctionnait
à 100%. Suivit une période d'absence certainement
due au manque d'intérêt des fans européens.
Tommy Heart est et restera pour tous le chanteur de Fair Warning
et même s'il est très convaincant dans le domaine
du hard rock, cela ne plaît pas à tous. Pour son
troisième album, la formation allemande n'a eu d'autre
possibilité que de signer un contrat au Japon. On peut
comprendre les froides réactions des labels européens
après écoute de ce "
For A Fistfull Of Dollars ". Le hard rock chaud
et puissant du groupe est tombé deux crans en dessous et
se voit orné de steel guitare, harmonica et j'en passe.
Oui, nous sommes en plein western (le titre et le visuel du cd
sont assez explicites en fait) et ce n'est pas vraiment une bonne
surprise. Frontiers a décidé de distribuer cette
galette plusieurs mois après sa parution au pays du soleil
levant mais comme les italiens ont signé en parallèle
Fair Warning (Tommy Heart y reprend la place qu'il n'aurait jamais
du quitter), ceci peut expliquer cela. Car ne nous leurrons pas,
cet opus à tendance western voir country ne restera pas
gravé dans les mémoires. Trois, quatre morceaux
seulement émergent du lot ; ce qui fait bien peu. Les solos
de Chris Lyne (guitare) sont toujours aussi bons, le chant est
nickel mais bon sang, ces atmosphères western sont franchement
soûlantes. Notons au passage la présence d'un nouveau
bassiste (Jogy Rautenberg) qui remplace le sympathique J.D (co-fondateur
de Soul Doctor), sorti à temps de cette galère.
SHAKRA
" Fall " (AFM / Underclass)
Par Jee Jacquet
Au fil des ans, Shakra
a su se forger une belle notoriété qui s'affirme
d'album en album. Le cinquième cd studio ne dément
point cette avancée constante et marque une évolution
certaine dans la carrière des suisses. Assimilé
depuis toujours à ses aînés AC/DC et Gotthard
(entre autres) pour ses rythmes bien carrés et son énergie
à toute épreuve, Shakra n'en possède
pas moins sa propre marque de fabrique. Tom Bulier, guitariste
et compositeur principal, possède une sorte de sixième
sens pour mettre à jour des morceaux qui font mouche à
chaque fois. Cette fois encore, il s'en tire avec les honneurs
et fait preuve d'innovation. Pour ce qui est du typiquement Shakra,
on va se régaler avec "Chains Of Temptation",
"Take Me Now", "She's My Ecstasy", "Out
Of Control" (plus speed) et l'imposant "Walk
On Water". Cette longue compo (7 mns) possède
une sacré puissance et dérive soudainement vers
un break instrumental bien mélodique. Inattendu mais efficace,
surtout lorsque le rythme de base est repris en final ! Mais nous
ne sommes pas au bout de nos surprises en découvrant quelques
morceaux plus soft, beaucoup plus FM où les guitares se
la jouent moderne avec un bel aplomb (" All Or Nothing
", " Make It Alright ", " Do You Know ",
" Immortal "). Du premier choix, je vous le garantis
! L'avancée sur ce territoire mélodique permet au
band d'aller plus loin et de ne pas se répéter indéfiniment
au fil de ses réalisations. Mark Fox, le nouveau chanteur,
semble définitivement intégré et montre bien
plus d'assurance. Du coup, on y gagne en cohésion ainsi
qu'en intensité et c'est finalement comme si Mark avait
toujours été là. Nous voici donc face à
un album qui marque un chapitre différent dans l'histoire
de Shakra et qui le conduit un pas plus loin. Une carrière
à la Gotthard se profile pour nos amis suisses, ils sauront
sans doute en tirer le meilleur parti. A voir le 12 novembre sur
scène en compagnie de Stratovarius et HammerFall !
SEVENTH
KEY "Live In Atlanta"
(Frontiers / Pias) Par Jee Jacquet
Le groupe
de Billy Greer (Kansas) et Mike Slamer (City Boys, Streets, Steelhouse
Lane) nous propose un " Live In
Atlanta " un peu particulier. En effet, le public
est uniquement constitué d'invités triés
sur le volet (famille et amis proches) ; il ne faut donc pas vous
attendre à une ambiance de la mort ! Parlons plutôt
d'un showcase, donné en vue de rôder le groupe pour
les concerts à venir. Mike Slamer n'a pas mis les pieds
sur une scène depuis vingt deux ans mais connaissant sa
dextérité et son immense professionnalisme, on ne
se fait aucun souci suant à ses performances. Il suffit
de l'écouter jouer ici pour s'en rendre compte. Quel dommage
que ce guitariste à l'énorme talent soit aussi peu
connu. Egalement présents, Terry Brock qui assure les churs
et quelques parties de guitare, David Manion (claviers) et Pat
McDonald (batterie). La formation va interpréter une douzaine
de morceaux issus des deux albums studio de Seventh Key (Seventh
Key - 2001 et The Raging Fire - 2004) "The Sun Will Rise",
"Always From The Heart", "The Kid Could Play",
"Cold Hearted Woman" (une chanson de Streets), l'extraordinaire
"Winds Of War" et j'en passe. Ces versions live
sont irréprochables, au même titre que le son (c'est
Mike Slamer qui s'est chargé de la production) et les incroyables
soli de guitare de Slamer. Les musiciens forment une unité
solide où rock, mélodie et feeling se mêlent
en parfaite harmonie. Le clou du spectacle est l'entrée
sur scène de Johnny Greer (le frère de Billy) à
la basse et surtout de Robby Steinhardt (Kansas) au violon pour
une superbe version acoustique de "Forsaken".
Une aparté qui vaut son pesant d'or. Ce live est un véritable
enrichissement pour les fans, un grand moment de bonheur pour
tous. Pour terminer le CD, trois inédits studios dont on
retiendra "The Storm Rages On" et "Love
Train", du pur Seventh Key, comme on l'aime !
Un DVD sort en parallèle, agrémenté de différents
bonus (interviews, clips vidéos) ; ce qui donne un package
complet, de première qualité et à posséder
absolument.
SWEDISH
EROTICA "Too Daze Gone" (MTM / Musea) Par
Jee Jacquet
Auteur d'un unique album paru en 1989,
Swedish Erotica rendit les armes avant de pouvoir enregistrer
son deuxième opus. Celui-ci n'était pas loin d'être
achevé mais suite à de multiples problèmes
de personnel, le combo en resta là de son éphémère
carrière. Quinze longues années plus tard, MTM
décide de commercialiser les démos laissées
au fond d'un tiroir et réunit pour l'occasion, Mats Leven
(chant), Magnus Axx (guitare) et Morgan Le Fay (guitare). Ils
sont heureux nos trois lascars car d'après eux, ces morceaux
constituent une part du meilleur de Swedish Erotica et
ce n'est que justice de pouvoir en faire profiter le public
! Bien sûr, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts
depuis 1989 et l'on se demande qui se souvient encore de Swedish
Erotica aujourd'hui. "Too
Daze Gone" rafraîchira la mémoire
des glameurs de l'époque et de nouveaux adeptes ne manqueront
pas de s'y intéresser. La première partie du cd
est donc constituée des compos initialement prévues
pour le second album et sont plutôt sympathiques dans
l'ensemble. La présence du grand Mats Leven au chant,
plus "gueulard" qu'on ne le connaît de nos jours,
est certainement un facteur déterminant dans l'impact
qu'a pu avoir cette formation. La paire de guitaristes n'est
pas en reste, souvent plus hard que glam. La touche mélodique
apportée à quelques titres accroche d'emblée
et l'on s'aperçoit que Swedish Erotica ne manquait
pas de points forts pour convaincre son auditoire. La deuxième
moitié de "Too Daze Gone"
contient des démos enregistrées entre 1986 et
1988. Si l'on met de côté la faiblesse du son et
le manque d'arrangements (il s'agit de démos après
tout), le bilan n'est pas trop négatif et l'on sent une
réelle motivation, une énergie sans faille derrière
ces huit bonus tracks. Cela sonne un peu vieillot bien sûr
mais réarrangées au goût du jour, ces chansons
seraient tout à fait exploitables pour figurer sur un
album.
STRYPER
" Reborn " (MTM / Musea) Par
Jee Jacquet
Leurs couleurs de prédilection
étaient le jaune et le noir ; leur sujet favori : le Christ.
Princes du rock chrétien, les Stryper ont marqué
de leur empreinte la seconde moitié des années 80.
Disques d'or, tournées imposantes, des singles classés
dans les charts US, le groupe a subjugué nombreux fans de
hard rock. Quinze ans ont passé, Stryper renaît
de ses cendres avec le même leitmotiv (Prêcher la bonne
parole) tandis que son style a évolué vers des sonorités
plus modernes. La prod se veut brute et cela a parfois du mal à
passer surtout en ce qui concerne la batterie. En fait, la formule
d'aujourd'hui est assez éloignée de celle que l'on
a connu et si la voix de Michael Sweet a gardé son emphase,
le reste peut surprendre au premier abord. Des rythmes lourds, des
guitares saturées, torturées et peu de FM dans tout
cela. " Make You Mine ", "Passion ", "
Wait For You" nous rappèlent le Stryper d'antan
; celui qui nous charmait par le biais de beaux refrains et de mélodies
assassines. La reconversion ne manque pas d'attrait car les compos
tiennent correctement la route et les musiciens s'en sortent parfaitement
bien. Le line up est resté le même sauf pour le bassiste
(Tracy Ferrie), nouveau venu dans l'équipe. Oz Fox, guitariste
émérite, n'a rien perdu de sa verve. Il s'en tire
super bien dans ce contexte moderne. "
Reborn " est un bon album mais la production n'est
décidément pas appropriée et c'est ce qui risque
de rebuter pas mal de fans. D'un autre côté, cela permettra
peut-être à Stryper de gagner de nouvelles recrues
pour son bataillon !
SILVER
" Gold " (MTM / Musea) Par Jee Jacquet
Silver ne cesse
de nous désorienter par des albums qui se suivent mais ne
se ressemblent pas. Un coup c'est excellent, un autre c'est plus
que moyen. Michael Voss (guitare, basse), qui vient de reformer
son "vieux" groupe Casanova, est un compositeur instable,
capable du meilleur mais aussi du pire ! Pour cette cinquième
édition, la balance penche plutôt vers le bon et le
très soft pour ce qui est de l'atmosphère générale.
Il n'y a que le premier titre (" Creep ") d'énergique,
la suite est calme, aérienne, très agréable.
De jolies compositions avec, pour certaines, un petit plus : la
voix délicieuse de Michaela Schober qui interprète
l'intro de deux morceaux (elle assure également les churs
sur tout l'album) et la présence de l'ineffable Tommy Denander
(Radioactive) qui tient la guitare sur trois titres. Gary Barden
ne s'époumone plus, sa voix est, ici, posée, chaleureuse,
comme on l'aime. Pour la petite histoire, la sortie de
" Gold " correspond à son cinquantième
anniversaire ! Outre toutes les bonnes choses contenues dans ce
cinquième album, nous nous permettrons de faire la moue en
ce qui concerne la reprise de Bowie " China Girl ",
pas franchement top. Seconde grimace pour " Joshua "
qui ressemble beaucoup trop à une précédente
chanson du groupe. L'ensemble est homogène bien que l'on
aurait aimé une dose supplémentaire d'énergie
mais ce sera peut-être pour une prochaine fois ! Silver poursuit
donc son chemin tranquillement et c'est pareillement que l'on écoutera
"Gold" !
STYX
" Big Bang Theory "
(Frontiers / Pias) Par Jee Jacquet
Pour son quinzième
album studio, Styx ne donne pas vraiment dans la nouveauté
puisque " Big Bang Theory "
réunit des reprises des sixties et seventies. Le choix
des morceaux est assez original car nous passons allégrement
des Beatles avec "I Am The Walrus" aux Who
"I Can See For Miles", Jimi Hendrix "Maniac
Depression", Jethro Tull "Locomotive Breath"
et d'autres. L'ensemble est surprenant, inattendu et les musiciens
ne commettent pas de faux pas dans l'interprétation de
ces chansons. On peut d'ailleurs regretter un certain manque d'innovation,
le groupe s'en tenant aux partitions d'origine sans vraiment y
apporter de nouveauté. Ce sont les voix de Tommy Shaw,
James Young et Lawrence Gowan que l'on va surtout remarquer (tous
trois sont de très bons vocalistes) à défaut
d'orchestration particulière. Seul le "I Am The
Walrus" des Beatles se détache du lot par ses
sonorités modernes et son entrain. C'est d'ailleurs suite
au succès en radio de cette reprise que le groupe a décidé
d'enregistrer cet album. Le reste manque de piment, on a un peu
de mal à se plonger dans les morceaux, pas très
connus il est vrai, constituant "
Big Bang Theory ". En fin d'album, Styx a jugé
bon de revisiter l'un de ses standards : "Blue Collar
Man (@2120)" (figurant sur l'incontournable " Pieces
Of Eight " - 1978) dans une version allongée, plus
moderne, plus soft aussi et pas spécialement convaincante
à notre humble avis. Il y a certains titres auxquels il
vaut mieux ne pas toucher sous peine d'en amoindrir la magie.
L'intérêt d'un tel disque n'est donc pas très
probant et nous y aurions grandement préféré
de nouvelles compositions. Ce sera pour la prochaine fois vraisemblablement.
SOUL
SIRKUS " World Play " (Frontiers / Pias)
Par Jee Jacquet
Rencontre au sommet pour
4 grands musiciens à la carrière aussi longue que
le bras. Neal Schon (Journey), Jeff Scott Soto (Talisman), Marco
Mendoza (Thin Lizzy, Whitesnake) et Virgil Donati (Planet X, Ring
Of Fire) qui a remplacé dernièrement le batteur Deen
Castronovo (Journey). " World Play
" a d'abord vu le jour l'an passé (enregistré
en compagnie de Castronovo) mais le groupe n'ayant alors aucun contrat,
le cd n'était disponible que sur son site web. Quelques mois
plus tard, Frontiers signe Soul Sirkus qui décide
de réenregistrer l'album avec Virgil Donati. 4 nouveaux morceaux
(sans grand intérêt avouons-le) sont ajoutés,
le visuel est différent et il y a même une édition
limitée CD et DVD (clips, interview, etc) lancée en
avant première ! Musicalement, il ne s'agit ni d'une copie
de Journey, ni de Jeff Scott Soto (même si de légères
influences apparaissent de ci de là) mais de bon hard rock
assez pêchu agrémenté de quelques mélodies
sympathiques. Parfois heavy ( "Peephole", "Praise"
), sombre avec "Another World" ou plus classique
dans sa démarche, Soul Sirkus se montre tout feu tout
flamme mais nous regrettons quand même que cette formation
de grands messieurs ne sorte pas plus des sentiers battus du hard
rock. Si l'on met l'aspect innovation de côté, il va
sans dire que World Play a tout pour plaire. D'ailleurs, la quasi
totalité des chroniques obtenues à ce jour, va en
ce sens. Neal Schon, que nous avions rarement eu l'occasion d'entendre
dans un domaine autre que la FM, si ce n'est avec Bad English, est
complètement à son aise ici et ses soli ou autres
envolées de guitare ("Soul Goes On") sont
excellentes dans ce contexte. Quant à Jeff Scott Soto, il
est époustouflant et certains s'accordent à dire qu'il
n'aura jamais aussi bien chanté. On ajoute à cela
une section rythmique de premier ordre et le rendement est optimal.
Dommage que la tournée européenne ne passe pas par
la France, ça doit exploser sur scène !
Pour cet opus acoustique,
Gary Schutt, une fois de plus, tient tous les instruments,
chante et produit. Jamais lassé ou démoralisé
par la somme de travail que cela demande, il s'y donne à
100% et ses albums respirent le professionnalisme. Le petit dernier
: " Dramatically Acoustic ",
contient des versions unplugged de morceaux favoris du musicien
ainsi que deux nouvelles compos et une reprise de Queen. Le son
de guitare est pur comme du cristal, la voix est parfaitement
juste, c'est un ravissement pour l'ouïe. Trois titres sont
issus de " Sentimetal ", le premier opus réalisé
en 1995, deux de " Playthings " (1999) et un, le délirant
"Psycho Bitch" de " Excruciating Pleasures
" (2002). Les entendre dans une version très épurée
est surprenante, d'autant qu 'il y a peu d'accompagnement. Une
guitare, la voix, quelques percussions, c'est tout simple mais
ça le fait ! "I Won't Be Here" (l'un des
inédits) est un joli morceau, peut-être plus intéressant
que la ballade "Breathing You In" à laquelle
il manque un je ne sais quoi pour qu'on la retienne vraiment.
"I'm In Love With My Car", écrit et interprété
à l'origine par Roger Taylor (le batteur de Queen) sur
" A Night At The Opera ", est joué plus lentement
par Gary. Il y a inclus ses propres churs, le résultat
est saisissant, on a l'impression d'entendre Queen ! Les autres
compos, celles que l'on connaît déjà, sont
toutes aussi réussies en acoustique, attachantes par la
limpidité et la propreté de leur interprétation.
Dis donc, il est super bien ton" Dramatically Acoustic "
monsieur Schutt ! Reviens nous enchanter de tes belles mélodies
dès que possible !
Ceux qui connaissent le
travail en solo de Gary Schutt
savent combien celui-ci peut faire montre d'originalité et
parfois d'excentricité. N'ayant rien sorti de neuf depuis
" Excruciating Pleasures " (avec son groupe Shut) en 2002,
le musicien a décidé d'enregistrer simultanément
deux albums. (Le second, acoustique, sera chroniqué dans
notre prochain numéro). " B-Sides Myself "
contient des chutes de studio et des versions différentes
de morceaux déjà présents sur " Sentimetal
" (1995), " Playthings " (1999) et " Excruciating
Pleasures ". Il ne s'agit donc pas à proprement dit
de nouveau matériel mais une façon de présenter
des compositions sous un angle différent. Comme à
son habitude, Gary s'est occupé
de tout : instruments, chant, production ; il assure dans chaque
domaine et se fend de quelques effets surprenants et même
amusants parfois. Pour exemple : " I'm In Love With The
Girl I Hate " et son tempo presque dance music. C'est qu'il
aime tourner les choses en dérision ce jeune homme ! Mais
qu'on ne s'y fie pas, mine de rien, il y a du boulot derrière
tout ça. Il serait d'ailleurs plus juste de parler de délire
contrôlé ! Vous allez adorer la version déjantée
et métal de la ballade " Without You " (déjà
reprise par des artistes comme Mariah Carey ou Air Supply) ainsi
que " Controlling The Rage " où la hargne
coule à flots sur une trame métal. C'est excellent,
sensations fortes garanties ! Ce qu'il y a de bien, c'est que les
versions remodelées sont vraiment différentes des
originaux avec, pour une partie d'entre-elles, l'ajout de claviers
qui apportent une touche progressive intéressante. Egalement
au programme : une reprise de Queen " Death On Two Legs
" qui s'avère assez proche de l'originale ; les
versions originales de " Warpaint " et "
Should Have Have Been Me ", chantées par Gary
bien sûr et qui furent plus tard réarrangées
pour l'enregistrement de l'album " Sentimetal " avec Jeff
Scott Soto au chant. Une collection de chansons à découvrir
ou redécouvrir pour certaines d'entre-elles.
STARBREAKER
(Frontiers / Pias) Par Jee Jacquet
Tony Harnell (chanteur
de TNT et Westworld) avait un rêve : celui de créer
un super groupe dont la musique s'éloignerait de ce qu'il
fait habituellement avec ses compères de TNT et Westworld.
Pour cela, il était nécessaire de recruter les musiciens
adéquats et principalement un bon compositeur. Frontiers
y est allé de ses suggestions et c'est finalement le jeune
et talentueux suédois Magnus Karlsson (Last Tribe) qui obtint
le poste privilégié de guitariste / compositeur. Rappelons
que son groupe fait partie des meilleurs potentiels de la scène
métal mélodique made in Sweden de ces dernières
années et qu'il fut convié à participer au
projet réunissant Jorn Lande et Russel Allen (sortie prévue
dans quelques mois). Pour la basse et la production : le désormais
incontournable Fabrizio Grossi et John Macaluso (ex-Ark) à
la batterie. Une fine équipe pour un album qui vaut le détour.
Le mélange de hard rock / métal traditionnel et contemporain
qu'offre Starbreaker dépote
et enchante. Les compos sont balaises, la technique irréprochable
et si chaque refrain est bien mélodique, les soli de maître
Karlsson mettent carrément le feu aux poudres, sans compter
les divers breaks présents. Tony Harnell, pas du tout habitué
à vocaliser sur ce style de musique, est étonnant
de maîtrise, de puissance et d'émotion. Une belle leçon
qu'il nous donne là ! Bien souvent, les réunions de
grands musiciens pour un projet quelqu'il soit, n'aboutissent que
sur des réalisations moyennes ou sans intérêt,
celle-ci fait exception à la règle de fort belle manière.
L'ensemble est cohérent, l'osmose est parfaite entre chacun
des participants. Et pour les influences : un peu de TNT, de Last
Tribe et de Ark ! Starbreaker
signe là une uvre complexe qui engendre surprise et
respect. Chapeau bas messieurs.
SEVEN
WISHES "Destination : Alive" (MTM
/ Import Allemagne) Par Jee Jacquet
Voilà un groupe qui n'a pas eu
de chance. Signé sur un label anglais peu sérieux,
subissant différents changements de line-up et devant faire
face à de multiples problèmes, on se demande comment
Seven Wishes a tenu bon jusque
là. Accueillis par MTM en cette nouvelle année 2005,
le quartet revient plus déterminé que jamais avec
un 3ème album sous le bras. L'évolution est probante
bien que le style reste, somme toute, assez classique. Pelle Andersson
possède une bonne voix qui tend vers les aigus et sa contribution
joue un rôle positif dans la cohésion du groupe et
de "Destination Alive". Ce qui attire tout de
suite c'est, en 1er lieu, la puissance de la section rythmique.
Mid ou up tempos, c'est carré et l'on se prend à
taper du pied du début à la fin du cd. En second
lieu, Seven Wishes a le chic
pour glisser, quelque soit le morceau, une petite mélodie
qui va nous titiller agréablement l'oreille. Pourtant,
aucune compo, toute bonne soit-elle, ne nous reste bien longtemps
en tête et l'on ne ressent pas un besoin pressant de se
repasser l'album. Seven Wishes
devrait peut-être se creuser un peu plus la tête afin
de passer au stade supérieur car son potentiel n'est pas
exploité à 100%. "Destination Alive"
est certainement ce que le groupe a fait de mieux à ce
jour mais ce n'est pas suffisant pour laisser une empreinte durable
sur le territoire du hard rock.
SHY
" Sunset And Vine " (MTM / Import Allemagne)
Par Jee Jacquet
Depuis ses débuts en 1982, Shy
a enregistré 9 albums dont le must "Excess All Areas"
(1987) et tourné intensivement en compagnie de Gary Moore,
Meat Loaf, UFO, Bon Jovi entre autres. Tombé dans l'oubli
sur une période de 3 ans, le groupe anglais a eu le plus
grand mal à remonter à la surface. Les dernières
réalisations brillaient par un manque évident
de conviction, de qualité aussi et personne n'aurait
alors misé un kopek sur l'avenir du quintette. Pourtant,
la sortie de "Unfinished Business" en 2002, a remis
Shy sur les rails et l'arrivée
de "Sunset & Vine" confirme sa réhabilitation
auprès des fans de rock FM. Il était temps ! C'est
un bien bel album dont il s'agit là avec une petite influence
Journey sur "High Time", "Open Your Heart",
"Don't Jump The Gun" entre autres. On se laisse
porter par les mélodies, c'est un pur délice !
Les morceaux plus personnels sont aussi très réussis
comme ce "Soul Searching" bien rythmé
avec des parties de guitares de 1ère classe ou, dans
un registre plus soft, "Where Is The Love"
et le sublime "I'll Be Home Tonight" avec ses
churs tout à fait ravissants. Tony Mills chante
mieux que jamais, sa voix est plus posée que par le passé.
Le travail accompli ici nous ramène à l'époque
(1983 - 1987) où Shy
gravissait consciencieusement les échelons les uns après
les autres à coup d'albums de grande qualité.
Il leur en aura fallu du temps pour retrouver la flamme et nous
séduire à nouveau ! "Sunset & Vine"
est, pour l'instant, l'une des réalisations FM les plus
intéressantes de ce début d'année 2005.
A écouter d'urgence !
SILENCE
"Nostalgia" (Vinny Records / Import Espagne)
Par Franck Leber
Cela faisait 3 ans que nous
attendions la suite de "Utopia" que SILENCE
avait sorti chez MTM Music et qui nous avait bien plu. Enfin
un groupe français qui sortait des sentiers battus et
proposait du rock FM bien léché et finement composé
! Bruno Levesque, le self-made man de SILENCE,
a travaillé dur (environ 2 ans) sur "Nostalgia"
qui porte bien son nom, car la mélancolie de ses mélodies
fait mouche. Tout l'art du rock FM et de la Westcoast transpire
dans cet album, avec un effort évident dans les compositions.
"Nostalgia" impose un style, un élan
et une cohérence musicale indéniables. Les titres
certes nombreux (13) ont beaucoup d'impact et sont mieux structurés,
plus homogènes en fait et on sent bien qu'il y a eu une
évolution et une véritable force musicale imprègne
l'auditeur tout au long des 60 minutes de l'opus. L'introduction
par " Stupid man " donne de suite le tempo
de l'album qui sera orienté rock FM dans une ambiance
plutôt calme et à la production claire. On relèvera
les titres efficaces estampillés AOR : " My sight
", " Electric harps ", " Where no one lives
", " Brother ", " Time " et surtout
" Chrome & Glass " et " Family home
" où le jeu de guitare éloquent et diablement
efficace de Bruno fait merveille. La voix de Jérôme
Cazard a gagné en assurance et en feeling et même
si les compositions peuvent paraître uniformes et d'un
ton égal, il s'en dégage une telle atmosphère
que le mot classe nous vient instantanément à
l'esprit. C'est un bien bel ouvrage destiné aux amateurs
du genre et même permettre à ceux qui sont encore
récalcitrants de se plonger dans l'univers mélodique
et étoilé de "Nostalgia". Le
dernier titre époustouflant ravira au plus haut point
car l'instrumental " Oceana " est un cadeau
de plus de SILENCE, preuve
que cet album peut proposer une véritable beauté
musicale !
|