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Marco Mendoza " Live For Tomorrow " - Frontiers/Nocturne – Par JC Perrin

Dans la famille des bassistes chanteurs, nous avons le plaisir d'annoncer un nouveau venu en la personne de Marco Mendoza, qui va donc tenter de marquer l'histoire autant que ses illustres prédécesseurs parmi lesquels on trouve Geddy Lee (Rush), Glenn Hugues (Deep Purple) ou Phil Lynott (Thin Lizzy). Marco a une expérience plutôt éclectique puisqu'il a accompagné des artistes aussi divers que Al Jarreau, Ted Nugent, The Cranberries, Ozzy Osbourne, Thin Lizzy, Blue Murder, Whitesnake, Steve Lukather. Il s'est donc forgé une très bonne réputation de musicien studio du côté de Los Angeles et il manie avec dextérité les basses; qu'elles aient 4, 5 ou 6 cordes, et particulièrement la six-string fretless. Si l'on a regardé attentivement le DVD live de Whitesnake ( " Live in the still of the night " ), on a pu noter que le bougre chantait aussi, et plutôt bien. En effet, au-delà de son rôle de choriste, il reprenait certaines parties vocales de Glenn Hugues sur le " Burn " survitaminé que David nous a offert en intro de ce concert. Vocalement, ses influences vont chercher naturellement vers le blues et les Maîtres de ce style : Paul Rodgers (Bad Company) et David Coverdale (Deep Purple, Whitesnake), mais parfois aussi vers la funkitude de Glenn Hugues. Marco nous a donc concocté un disque dans cette mouvance, avec des compositions qui même si elles sont sans surprise, tiennent bien la route. Il s'est aussi entouré de pointures ou amis qui lui ont prêté main forte pour arriver à ce bon résultat. On note des guitaristes éminemment respectables : Richie Kotzen (Mr Big), Steve Lukather (Toto), Ted Nugent, Doug Aldrich (Burning Rain, Dio, Whitesnake) et un batteur infatigable qu'on ne présente plus Tommy Aldridge (Pat Travers, Whitesnake). Mes quelques coups de cœur sur ce disque : " Look out for the boys ", avec son riff de guitare très blackmorien, " You got me " et son refrain évident qui va rappeler aux grands anciens (ou plus !) des groupes cultes comme The Godz ou Moxy , " Still in me ", un blues zeppelinien comme on les aime toujours, et le title track " Live for tomorrow ". Donc un bon disque à conseiller à tous ceux qui ont flashé un jour sur la lignée Lizzy-Purple-Bad Co-Whitesnake, ils y trouveront vraiment leur bonheur. Ah j'oubliais ! Il y a aussi des parties de basse de haute volée sur ce disque, bien ronflantes et toujours au service de la chanson. En d'autres termes, Marco n'est pas tombé dans le travers du disque de virtuose (aurait on pu le craindre ?).

MANIGANCE " L'ombre Et La Lumière " Par Franck Leber (Replica Records / Avalon)

C'est un fait avéré, MANIGANCE est, de nos groupes français préférés, le fer de lance de ce heavy métal mélodique classieux, imposant, majestueux et incontournable. Car ce 3ème album qui sort aussi au Japon, preuve de l'attachement du pays du soleil levant à leurs compositions, est un véritable hymne à cette musique forte en sensations, en mélodies, en guitares jouissives et en claviers d'une souplesse et d'une profondeur rarement égalées ! La 1ère réflexion qui vient à l'esprit à l'écoute de " L'ombre Et La Lumière " est le travail énorme de composition effectué par nos amis palois qui ont pris leur temps pour exploiter chaque parcelle de leur talent, de leur expérience et de leur enthousiasme. Ce concept établi, il n'est donc pas surprenant de découvrir une galette complexe, dont l'abord est d'entrée plus difficile et plus délicat. Les mélodies, les refrains, les solos de guitare, les breaks superbes, les ondes générées par un clavier maître du fond sonore ne seront efficaces qu'après un temps d'adaptation. Avec " Ange Ou Démon " puis " D'un Autre Sang ", l'auditeur était immédiatement entraîné et captivé. Avec " L'ombre Et La Lumière ", il faudra franchir le cap de l'apprentissage, de la découverte plus profonde, mais une fois passée cette étape, vous serez complètement emporté par ce tourbillon, ce maelström merveilleux et vous n'aurez de cesse d'y replonger, croyez-moi !! Après une intro instrumentale des plus surprenantes, toute en finesse, MANIGANCE assoit son savoir par des titres forts, puissants, en un mot extraordinaires. Que ce soit "Envahisseur" qui donne le ton à l'album, le chef d'œuvre "L'ombre et la lumière", véritable joyau de pureté, d'efficacité et au passage instrumental des plus affolants, "Prédateur" aux guitares mirifiques, "Privilège" ou "Prison dorée", tous ces titres concourent à donner un impact puissant et c'est avec un grande clairvoyance et un aplomb maîtrisé que jaillira cette superbe ballade "La force de souvenirs", avec une guitare acoustique des plus belles. La fin de l'album restera toujours aussi forte et d'un niveau élevé avec "Sentinelle", où la batterie et les guitares rivalisent de rythmes et d'énergie, "Miroir de la vie" ou "Esclave". Pour clore cet album transcendant, l'instrumental "Labyrinthe" vous laissera à genoux tellement la créativité et la faculté instrumentale démentielle de MANIGANCE crèvent les yeux. Les paroles quelque peu sombrent caractérisent bien l'ombre, mais la musique exceptionnelle et étincelante fait jaillir la lumière. Un pur chef d'œuvre qui, à n'en pas douter, emmènera nos chers musiciens vers un succès plus que mérité !

JAY MILES " 9 Hours " (MTM / Import Allemagne) Par Jee Jacquet

Ce natif suisse a chanté dans plusieurs groupes avant d'aller s'installer aux States où il y trouve de nouvelles sources d'inspiration et s'y fait de nombreux amis. Des amis qui ont accepté de venir jouer sur son premier cd solo et ont pour nom Steve Lukather, Michael Thompson (guitariste de studio que l'on retrouve sur les albums de Madonna, Whitney Houston, Phil Collins), C.J Vantson (clavier de Celine Dion, Joe Cocker, Richard Marx), Neil Stubenhaus (bassiste de Quincy Jones, Billy Joel, Rod Steward), etc…Une liste d'invités prestigieux, il faut bien l'admettre. Musicalement, c'est assez soft mais qu'est-ce que c'est bon ! Cela respire le professionnalisme à plein nez et les compos sont toutes de haut niveau. Jay Miles les interprète avec beaucoup d'émotion, de sensibilité aussi. On se laisse subjuguer par les titres où les violons se déploient en nappes aériennes ( " I Don't Want To Hold You ", " Grandpa's Chair " ), on adhère à 100% aux rythmes pop/rock ( " Back On The Street ", " I'm Still Breathing " ) et l'on s'envole vers des horizons étoilés avec les morceaux plus entraînants comme " Lonely " ou " Still Believe In Love ". Jay Miles peut varier à volonté sa musique sans y perdre de sa crédibilité. On peut le comparer, d'une certaine manière, à Richard Marx pour l'approche musicale, les arrangements très soignés et l'interprétation de textes souvent intimistes où l'émotion a la part belle. La production nickel et très actuelle ajoute à l'embellissement du tout et nous avons, en bonus, une version soul music du titre " Lonely ". Trop cool ! En résumé : un grand artiste pour un bien bel album.

MARTIE PETERS GROUP (MTM / Import Allemagne) Par Jee Jacquet

Après 10 ans passés au sein de Push, Martie Peters (chant) a décidé de passer à autre chose et c'est tout naturellement qu'il s'est lancé dans l'enregistrement d'un album solo. On le dépeint comme un clone vocal de Mike Tramp mais outre une légère ressemblance, on est quand même loin du compte ! L'album lorgne plus du côté du rock mélodique que du hard rock pur et dur et certains morceaux sont franchement réussis tels "The Beast Inside" et "Number 1". De temps à autres, l'atmosphère peut évoquer Bryan Adams ("Heart Is A Empty Space") ou Push dont l'influence principale était White Lion. L'un des guitaristes (Martin Slott) est d'ailleurs issu, lui aussi, de Push. Le tout est joué convenablement, la production (Tommy Hansen) est en béton mais aucun éclat particulier n'est à signaler. En définitive, on a du mal à retenir quoique ce soit si ce ne sont les 2 compos citées précédemment. Quant à la reprise de Rod Stewart : "Dixie Toot", elle n'apporte rien et ne colle pas avec le reste du cd. Alors quoi ? Manque de créativité ? De piment ? De véritable passion ? D'ici quelques mois, on aura vraisemblablement relégué aux oubliettes le Martie Peters Group même si ce 1er essai n'est pas désagréable à écouter.

MYSTERELL "Sensational" (Frontiers / Pias) Par Jee Jacquet

Torben Lysholm fut le leader de Pangea, groupe de hard rock mélodique exceptionnel qui réalisa 2 albums (1995 - 1997) avant de rendre les armes. Le guitariste / chanteur Danois, toujours occupé à droite et à gauche avec divers projets, a brusquement jugé bon d'enregistrer un album sous le nom de Mysterell. Il en est l'âme, l'unique compositeur et musicien, le producteur aussi, juste accompagné d'un choriste (Lene Riebeau). Torben possède un esprit créatif qui rend sa musique attractive et y ajoute mille et un petits trucs qui font la différence, tant au niveau de la composition que du son. De plus, son jeu de guitare (à mi-chemin entre Nuno Bettencourt, Eddie Van Halen et Dave Meniketti) est absolument top, riche en feeling et sa voix rauque (exquise !) donne un cachet reconnaissable aux morceaux. Un musicien à part, bourré de talent qui, avec Mysterell, étend ses ailes vers d'autres horizons que ceux abordés avec Pangea. "Take Me To The River" nous rappellera néanmoins ce défunt groupe. Principalement basé sur le rock FM plutôt que le hard rock, Sensational est plutôt une bonne surprise bien que certains titres soient un peu décevants. "Don't Ever Stop" ouvre superbement l'album avec sa mélodie irréprochable et ses chœurs tip top. Voilà sûrement ce que Torben Lysholm a écrit de plus FM à ce jour. Mais le plus intéressant ce sont les compos où l'artiste fait montre de créativité et enveloppe le tout de ponts et soli assez inattendus mais d'une efficacité à toute épreuve. Pour exemple : "Remember Me" dont le rythme va crescendo avec son atmosphère prenante et ses solos extravagants ; la ballade au piano "Help Me Find The Way" et ses arrangements symphoniques dégage une immense émotion ; "There Was You" et ses teintes Westcoast, ses touches de guitare acoustique démontrent de la sensibilité du musicien. Presque chaque titre comporte quelque chose qui va surprendre l'auditeur car le futé Torben nous fait sortir de l'ordinaire de par un break, un refrain, un riff, une mélodie. Et comme si ce n'était pas suffisant, non seulement il tient tous les instruments mais il a donné à ce Sensational une prod énorme. Un petit génie cet homme là ? Assurément !